Direction les écuries du Château de Versailles
… première rencontre avec les 50 figurants, les écuyers de l’Académie, et … Bartabas en personne. Ça grouille dans les couloirs, la fourmilière s’active, nous avons 4 heures pour essayer les costumes et répéter pour la première (et dernière fois) avant la générale au Grand Palais !
Méconnaissables
Les 50 figurants qui porteront les masques et costumes intégralement recouverts d’argile : des carapaces de guerriers pour l’armée en procession, à l’image des statues de l’armée de terre cuite de Qin, l’empereur chinois du 3ème siècle avant JC. Ces statues sont classées au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. En savoir plus >
Bravo !
Les costumières et leurs doigts de fées qui nous accordent une attention et une disponibilité permanente (avec humour et convivialité). Depuis le premier essayage où tout le monde s’amuse des difficultés à enfiler un pantalon trop serré ou un masque qui cache trop la vue… elles ont travaillé sans rechigner jusqu’au dernier moment, avec amouuuuur pour leurs créations, afin que nous soyons « parfaits » : pas un cheveu qui ne dépasse, pas une armure qui ne se déglingue : non, tout le monde est prêt pour participer fièrement au cortège.
Et dire qu’il va falloir se salir volontairement devant elles avant le spectacle avec de l’argile pour donner l’effet » tout juste sorti de terre ».
Drôle
Le Grand Palais sera rempli de pouzzolane pour l’occasion (matière que l’on connaît bien au pays des volcans : pierre de lave rouge très poreuse), « pas du tout abrasif » comme l’annonce Bartabas avec un sourire moqueur puisqu’il a prévu une chorégraphie avec une partie au sol.
Académique
Première partie de la répétition, dans les écuries de Versailles où réside l’Académie du spectacle équestre créée par Bartabas en 2003. Endroit incroyable ouvert au public, où les écuyers présentent leur travail et leurs créations. Le décor nous laisse tous sans voix : lustres, boiseries, boxes grand luxe (où des chevaux aux yeux bleus attendent leur tour). Les écuries sont fermées en cette période de l’année. L’ambiance est y est donc toute particulière.
Un mythe vivant « chef d’orchestre »
Même ses proches collaborateurs l’appellent Bartabas (et non pas par son prénom, le vrai, que l’on vous laissera chercher !). On le respecte, on le craint, on s’en amuse tellement le personnage est entier (comme on le dit d’un cheval d’ailleurs !), fougueux (encore !) et brut (comme une pierre pas très polie !) . En vieillissant, il affirme dans les médias qu’il devient sympathique et que cela l’inquiète !
Mais ce cavalier, hors du commun, a surtout de quoi être apprécié pour sa connaissance du monde équestre et sa vie qu’il voue aux chevaux et à l’art équestre. On a tous beaucoup à apprendre des mythes, surtout quand ils sont vivants… alors on boit ses paroles, on observe ses moindres gestes, on essaye de décrypter ses réactions.
Chance ! Le voir monter un de ses chevaux « pour tester un truc » comme il nous dit. Nous sommes là, dans la carrière, accroupis. Il entre, comme si tout cela était tout à fait habituel. Il s’arrête devant nous (ses 50 nouveaux associés ébahis) et commence à danser avec son cheval. C’est sûr, cette aventure ne nous laissera pas tout à fait les mêmes.
« Le temps qu’il faut pour faire un spectacle est le temps d’un homme et d’un cheval qui s’apprennent. Les chevaux n’ont pas choisi de faire ce métier. Donc il faut les respecter ». Bartabas